"Chronique SPHCD01 : RED EWE LAMB : « Sacrifice to ewe lamb » Après 4 sorties vinyls sur le label de la maison, voici venu le temps de la première sortie cd. C'est une artiste japonaise répondant au doux nom de Red Ewe Lamb qui s'y colle et le moins que l'on puisse dire, c'est que la jeune fille y parvient avec brio et cela non sans nous filer une bonne claque derrière les oreilles. Après une brève intro qui n'en est pas une (et oui, pas de temps pour se préparer, la tempête arrive sans crier gare), nous entrons dans un univers où tout n'est que violence et souffrance auditive. Les premiers morceaux assènent un savant mélange de heavy drum'n'bass (notamment avec cette rythmique ravageuse sur 2 temps) et de voix tantôt hip hop tantôt carrément punk ou metal. Le mariage pourrait surprendre si l'artiste n'en était pas une, mais ici, le recette est réussie et on finit par y prendre goût c'est indéniable. En toile de fond, des sonorités trashy et saturées envahissent ce qui reste encore de fréquences non explorées. Tiens j'ai des tympans qui fonctionnent si bien que ça ? Autre fait notoire, il semble que l'artiste soit dotée d'un réel sens de l'humour et de la dérision pour mêler a ces voix venues de nulle part des paroles évangéliques et des sonorités que l'on a plus l'habitude d'entendre les dimanche matin. Les titres des pistes ; au hasard : « 04090307 », « untitled » ou encore « 04100601 » affichent encore plus clairement la volonté de noyer entièrement l'auditeur dans un déluge ravageur de kick, de charley, d'amen breaks, de vrilles enfin de bruits jouissifs en tous genre. Tout y passe, même le thème de l'Exorciste sauvagement trituré par une rythmique chaloupée et des hurlements de metalleux chevelus et mal rasé ! Le monsieur il te dit qu'il a mal à la gorge en fait !! A la mi parcours, le rythme se métamorphose pour devenir complètement déjanté, ayèèèè du breakecoreuuuuh ! Oui mais pas du breakcore conventionnel, qui tourne en rond... Là ce sont les neurones de l'auditeur qui font la farandole et on commence à prier pour qu'ils retrouvent leur place initiale. La piste 8 nous offre ainsi 2 minutes 46 de pure folie, presque trop courtes. Les voix sont toujours auprès de nous et l'ambiance trash ne quitte pas le pavillon auditif des légumes que nous sommes devenus. On se demande simplement si la cuisson sera longue et à feu doux ou vite fait sur le grill. Pour les mous du genou, dommage, c'est la deuxième solution qu'il fallait choisir : on va se faire griller les miches en moins d'une heure avant d'être offert en sacrifice à nos enceintes. On vous avait prévenu, le titre c'est « Sacrifice to ewe lamb », difficile de passer aux travers des mailles du filet tendu par l'artiste malicieuse ! Mais c'est un sacrifice qui honore tant le shaman qui la pratique que le sacrifié lui même . Alors on prend un ticket et on fait la queue comme tout le monde et si on a la chance d'avoir actionné la fonction repeat du lecteur cd on a droit à un tour de manège gratuit ! " Chronique par Free Spirit (merci!!!)