"Electro rap indus. Chérif Djaziri & Pushy! sans concession: les mots lacèrent le glauque de la cité comme des scalpels et les séquences rythmiques minimales sont massives." Phil Fender (LYLO n° 97)
Date: 9/2000
Pour ceux qui ne connaissent pas encore le cocktail ravageur du flot de Cherif (alias Cheravif) au micro, accompagné par les salves de balles électroniques des deux tontons flingueurs de Pushy!, la sortie de leur second maxi "Code Mode Amnésique" est l'occasion de se rattraper. Aprés un premier EP "La Vie est ailleurs" sorti en 1999, ces défricheurs persistent et signent dans leur recherche d'un son hip-hop d'un nouveau genre. Ici, plus de samples de funk, les intrus sont plombés par le crépitement des machines dans ce qu'elles ont à donner de plus pur, rappelant à juste titre que le rap a représenté l'une des premières musiques électroniques en son temps, et qu'ils s'attellent de conjuguer au présent. De la même façon que Gainsbourg avait son Gainsbarre, Cheravif est le double de Cherif, un "gros dégueulasse", un emmerdeur qui pose en incompris, un écorché vif qui en a gros sur la patate et qui rumine sa haine en balançant des énormités, bref un personnage pas trés politically correct. Comme dans un polar en série, on retrouve chaque fois notre héros aux prises avec un monde tragico-burlesque, "le global glauque funk", un univers à mi-chemin entre les polars de science-fiction de Maurice Dantec, les bestiaires cauchemardesques d'un Lovecraft et l'humour crasse d'"Affreux sale et méchant" (comédie italienne des années 60). On attend la suite de cette glauque-rigolade de pied ferme. Fanny Acolet (CODA sept 2000)